Article H&C - Rentabilité dans les IAA : la R&D source de solutions ou de fantasmes ?
05.30.2016
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Les industries AgroAlimentaires (IAA) ne consacrent que 1,5% de leur chiffre d’affaires à la R&D. Face à leurs problématiques fondamentales de niveau de marge et de rentabilité, la R&D est-elle une solution ? Comment distinguer le « pari audacieux, mais au final gagnant » du « fantasme » ?
C’est à l’INRA, sur l’autre face du vallon, qu’Hervé BLOTTIERE (Directeur de Recherche à l’INRA), Franck AUBRY (Responsable Qualité-Innovation-DD Agromousquetaires) et Daniel GENTON (Ingénieur Agronome, Professeur HEC-Executive Education) sont venus nous parler. En quelques mots d’introduction, Pascal Ronfard (H.90), président du Groupe SOLACTIS et organisateur pour le Club AgroAlimentaire de cette réunion, puis David Petiteau (H.06), Business Development Manager à l’INRA, qui nous accueillait, font le lien entre ces enjeux macro-économique, et les succès de TPE/PME positionnées entre R&D et IAA.
La microbiologie intestinale et ses nouveaux horizons : santé ou alimentation ?
C’est d’abord la science qui a parlé. Hervé Blottière a choisi d’aborder le problème par l’exemple, en se focalisant sur la nouvelle science autour du système digestif et de ses bactéries. Comme l’a présenté Julia Enders dans son ouvrage « Le charme discret de l’intestin », l’énorme succès de librairie, notre intestin est l’hôte d’un immense écosystème bactérien. Les dysfonctionnements de cet écosystème ont des incidences sur la sphère intestinale, l’immunité et même le système nerveux, entrainant obésité, diabète ou allergies. L’exploration de cet ensemble est encore loin d’être achevée, et il recèle encore des « terra incognita » : il est très complexe d’avoir accès aux bactéries fonctionnant sans oxygène, au cœur des intestins.
Ainsi, la création d’un catalogue métagénomique de profils caractéristiques des individus, obtenu par décryptage séquentiel de l’ADN des bactéries constituant le microbiote intestinal, et la comparaison de ces profils, a permis d’identifier des facteurs de risques de dérèglements métaboliques, pouvant conduire à la maladie. Les travaux actuels visent à élargir l’éventail de ces découvertes. Ils pourraient conduire à la réorientation de la santé, d’une approche curative, médicale, vers une approche préventive, via notamment la nutrition, avec un nouveau rôle à jouer pour l’industrie alimentaire.
Pour les IAA, la nouveauté produit doit avant tout « être achetée » : on ne peut l’imposer
Comment l’industrie alimentaire se positionne-t-elle par rapport à ces nouveaux champs de recherche ? C’est une démarche dominée par le pragmatisme, dans un contexte économique effectivement difficile, que présente Franck Aubry, du pôle agro-alimentaire des Mousquetaires : 64 usines, 4 Mds EUR de CA.
Il nous est rappelé une règle d’or, très simple : une innovation réussie, c’est un produit qui est acheté. C’est le client qui est en fait le « juge de paix », et il faut savoir étudier et comprendre le client.
C’est cette démarche qu’a mise en place Agromousquetaires, qui l’amène à concevoir des « évolutions » de produits existants (mieux ou moins cher), et parfois aussi, à proposer des innovations de rupture. On s’engage alors, en alimentaire, dans un terrain risqué, où l’échec n’est pas rare, mais qui permet de vraies (r)évolutions. Par rapport à la prévention de la santé, l’industrie alimentaire, qui nourrit de fait les consommateurs, doit faire face à ses responsabilités, et se doit d’intégrer dans ses développements, au fur et à mesure, le fruit de la recherche.
Réconcilier Recherche et Développement : le cas particulier des IAA
Et c’est donc sur cette dualité que Daniel Genton a attiré l’attention : associés dans le sigle « R&D », la Recherche évolue en fait dans un cadre d’inventivité et de création, bien différent des exigences de pragmatisme et de résultats du Développement. La problématique de compatibilité entre le R et D sont des enjeux fondamentaux de notre Industrie AgroAlimentaire, avec par ricochet, un impact direct sur les attentes consommateurs et donc les niveaux de rentabilité de notre industrie. C’est face à de tels enjeux que l’excellence en marketing et en management a un rôle clé à jouer.
Rendre compatible les exigences de la Recherche et du Développement dans les IAA n’est donc pas un fantasme, mais une nécessité. Jouy-en-Josas, où se côtoient HEC et INRA, proche de quelques un des fleurons des IAA, se trouve donc au centre d’un destin essentiel, et encore à écrire.
Auteurs: Lucie Lecarpentier et Pascal RONFARD (H.90)
C’est à l’INRA, sur l’autre face du vallon, qu’Hervé BLOTTIERE (Directeur de Recherche à l’INRA), Franck AUBRY (Responsable Qualité-Innovation-DD Agromousquetaires) et Daniel GENTON (Ingénieur Agronome, Professeur HEC-Executive Education) sont venus nous parler. En quelques mots d’introduction, Pascal Ronfard (H.90), président du Groupe SOLACTIS et organisateur pour le Club AgroAlimentaire de cette réunion, puis David Petiteau (H.06), Business Development Manager à l’INRA, qui nous accueillait, font le lien entre ces enjeux macro-économique, et les succès de TPE/PME positionnées entre R&D et IAA.
La microbiologie intestinale et ses nouveaux horizons : santé ou alimentation ?
C’est d’abord la science qui a parlé. Hervé Blottière a choisi d’aborder le problème par l’exemple, en se focalisant sur la nouvelle science autour du système digestif et de ses bactéries. Comme l’a présenté Julia Enders dans son ouvrage « Le charme discret de l’intestin », l’énorme succès de librairie, notre intestin est l’hôte d’un immense écosystème bactérien. Les dysfonctionnements de cet écosystème ont des incidences sur la sphère intestinale, l’immunité et même le système nerveux, entrainant obésité, diabète ou allergies. L’exploration de cet ensemble est encore loin d’être achevée, et il recèle encore des « terra incognita » : il est très complexe d’avoir accès aux bactéries fonctionnant sans oxygène, au cœur des intestins.
Ainsi, la création d’un catalogue métagénomique de profils caractéristiques des individus, obtenu par décryptage séquentiel de l’ADN des bactéries constituant le microbiote intestinal, et la comparaison de ces profils, a permis d’identifier des facteurs de risques de dérèglements métaboliques, pouvant conduire à la maladie. Les travaux actuels visent à élargir l’éventail de ces découvertes. Ils pourraient conduire à la réorientation de la santé, d’une approche curative, médicale, vers une approche préventive, via notamment la nutrition, avec un nouveau rôle à jouer pour l’industrie alimentaire.
Pour les IAA, la nouveauté produit doit avant tout « être achetée » : on ne peut l’imposer
Comment l’industrie alimentaire se positionne-t-elle par rapport à ces nouveaux champs de recherche ? C’est une démarche dominée par le pragmatisme, dans un contexte économique effectivement difficile, que présente Franck Aubry, du pôle agro-alimentaire des Mousquetaires : 64 usines, 4 Mds EUR de CA.
Il nous est rappelé une règle d’or, très simple : une innovation réussie, c’est un produit qui est acheté. C’est le client qui est en fait le « juge de paix », et il faut savoir étudier et comprendre le client.
C’est cette démarche qu’a mise en place Agromousquetaires, qui l’amène à concevoir des « évolutions » de produits existants (mieux ou moins cher), et parfois aussi, à proposer des innovations de rupture. On s’engage alors, en alimentaire, dans un terrain risqué, où l’échec n’est pas rare, mais qui permet de vraies (r)évolutions. Par rapport à la prévention de la santé, l’industrie alimentaire, qui nourrit de fait les consommateurs, doit faire face à ses responsabilités, et se doit d’intégrer dans ses développements, au fur et à mesure, le fruit de la recherche.
Réconcilier Recherche et Développement : le cas particulier des IAA
Et c’est donc sur cette dualité que Daniel Genton a attiré l’attention : associés dans le sigle « R&D », la Recherche évolue en fait dans un cadre d’inventivité et de création, bien différent des exigences de pragmatisme et de résultats du Développement. La problématique de compatibilité entre le R et D sont des enjeux fondamentaux de notre Industrie AgroAlimentaire, avec par ricochet, un impact direct sur les attentes consommateurs et donc les niveaux de rentabilité de notre industrie. C’est face à de tels enjeux que l’excellence en marketing et en management a un rôle clé à jouer.
Rendre compatible les exigences de la Recherche et du Développement dans les IAA n’est donc pas un fantasme, mais une nécessité. Jouy-en-Josas, où se côtoient HEC et INRA, proche de quelques un des fleurons des IAA, se trouve donc au centre d’un destin essentiel, et encore à écrire.
Auteurs: Lucie Lecarpentier et Pascal RONFARD (H.90)
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2016-05-30 12:55:55
www.hecalumni.fr
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2016-06-30 12:55:55
2016-05-30 09:02:09
Pascal Ronfard
Les industries AgroAlimentaires (IAA) ne consacrent que 1,5% de leur chiffre d’affaires à la R&D. Face à leurs problématiques fondamentales de niveau de marge et de rentabilité, la R&D est-elle une solution ? Comment distinguer le « pari audacieux, mais au final gagnant » du « fantasme » ?
C’est à l’INRA, sur l’autre face du vallon, qu’Hervé BLOTTIERE (Directeur de Recherche à l’INRA), Franck AUBRY (Responsable Qualité-Innovation-DD Agromousquetaires) et Daniel GENTON (Ingénieur Agronome, Professeur HEC-Executive Education) sont venus nous parler. En quelques mots d’introduction, Pascal Ronfard (H.90), président du Groupe SOLACTIS et organisateur pour le Club AgroAlimentaire de cette réunion, puis David Petiteau (H.06), Business Development Manager à l’INRA, qui nous accueillait, font le lien entre ces enjeux macro-économique, et les succès de TPE/PME positionnées entre R&D et IAA.
La microbiologie intestinale et ses nouveaux horizons : santé ou alimentation ?
C’est d’abord la science qui a parlé. Hervé Blottière a choisi d’aborder le problème par l’exemple, en se focalisant sur la nouvelle science autour du système digestif et de ses bactéries. Comme l’a présenté Julia Enders dans son ouvrage « Le charme discret de l’intestin », l’énorme succès de librairie, notre intestin est l’hôte d’un immense écosystème bactérien. Les dysfonctionnements de cet écosystème ont des incidences sur la sphère intestinale, l’immunité et même le système nerveux, entrainant obésité, diabète ou allergies. L’exploration de cet ensemble est encore loin d’être achevée, et il recèle encore des « terra incognita » : il est très complexe d’avoir accès aux bactéries fonctionnant sans oxygène, au cœur des intestins.
Ainsi, la création d’un catalogue métagénomique de profils caractéristiques des individus, obtenu par décryptage séquentiel de l’ADN des bactéries constituant le microbiote intestinal, et la comparaison de ces profils, a permis d’identifier des facteurs de risques de dérèglements métaboliques, pouvant conduire à la maladie. Les travaux actuels visent à élargir l’éventail de ces découvertes. Ils pourraient conduire à la réorientation de la santé, d’une approche curative, médicale, vers une approche préventive, via notamment la nutrition, avec un nouveau rôle à jouer pour l’industrie alimentaire.
Pour les IAA, la nouveauté produit doit avant tout « être achetée » : on ne peut l’imposer
Comment l’industrie alimentaire se positionne-t-elle par rapport à ces nouveaux champs de recherche ? C’est une démarche dominée par le pragmatisme, dans un contexte économique effectivement difficile, que présente Franck Aubry, du pôle agro-alimentaire des Mousquetaires : 64 usines, 4 Mds EUR de CA.
Il nous est rappelé une règle d’or, très simple : une innovation réussie, c’est un produit qui est acheté. C’est le client qui est en fait le « juge de paix », et il faut savoir étudier et comprendre le client.
C’est cette démarche qu’a mise en place Agromousquetaires, qui l’amène à concevoir des « évolutions » de produits existants (mieux ou moins cher), et parfois aussi, à proposer des innovations de rupture. On s’engage alors, en alimentaire, dans un terrain risqué, où l’échec n’est pas rare, mais qui permet de vraies (r)évolutions. Par rapport à la prévention de la santé, l’industrie alimentaire, qui nourrit de fait les consommateurs, doit faire face à ses responsabilités, et se doit d’intégrer dans ses développements, au fur et à mesure, le fruit de la recherche.
Réconcilier Recherche et Développement : le cas particulier des IAA
Et c’est donc sur cette dualité que Daniel Genton a attiré l’attention : associés dans le sigle « R&D », la Recherche évolue en fait dans un cadre d’inventivité et de création, bien différent des exigences de pragmatisme et de résultats du Développement. La problématique de compatibilité entre le R et D sont des enjeux fondamentaux de notre Industrie AgroAlimentaire, avec par ricochet, un impact direct sur les attentes consommateurs et donc les niveaux de rentabilité de notre industrie. C’est face à de tels enjeux que l’excellence en marketing et en management a un rôle clé à jouer.
Rendre compatible les exigences de la Recherche et du Développement dans les IAA n’est donc pas un fantasme, mais une nécessité. Jouy-en-Josas, où se côtoient HEC et INRA, proche de quelques un des fleurons des IAA, se trouve donc au centre d’un destin essentiel, et encore à écrire.
Auteurs: Lucie Lecarpentier et Pascal RONFARD (H.90)
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